L’important n’est pas la lumière, mais de savoir ou elle se trouve.

Si les doigts ne font pas la poignée de main, les dents ne font pas non plus le sourire.

J’ai pu observer ces gens qui, sous prétexte d’une relative amitié, s’autorisent le :

  • « Alors, on s’embrasse ? »

Si l’accord est prononcé, ils se collent avec un certain dégout, joue contre joue.

Il est vrai également que les salaires ne tombent pas facilement des mains de celui qui se privilégie l’acte rémunératoire.

En ce dimanche 14 aout, prémices d’une certaine assomption laissant crédible l’origine du mot hermaphrodite, des rides grimaçantes essayent de prouver que l’on pense à son prochain … au moins une fois sous cloches.

Telle l’araignée tissant sa toile nocturne afin de mieux accueillir ce prochain, j’ai entr’ouvert mes persiennes en signe préparatoire au passage d’une onde lumineuse qui pourrait atteindre le cœur de ma chambrée.

Puis, je me suis assis sur un tabouret afin de voir, sans être vu par cette offrande dominicale.

Il est évident que ce ru est d’une grande timidité car à cette heure de la matinée, il n’a glissé que quelques timides rayons de lumière empreints de fraicheur.

Vous me direz que la chaleur peut aussi s’obtenir par le biais d’un toucher mais, dans mon cas, cette lumière se posait de manière inquisitrice sur les différents reliefs de mon lieu de vie.

Restant invisible, caché derrière ma discrétion, je la regardais passer du mur au sol, puis au tapis de lit et sans demander mon aval, grimper délicatement sur ma couche.

En évitant de faire du bruit qui aurait pu l’effrayer, je me suis levé du tabouret pour me glisser sur cet hébergement nocturne réservé à mes nuits blanches solitaires.

N’ayant pas vu mon changement de position, elle a poursuivi sa progression d’une manière régulière avec une première touche de couleur sur mon visage.

C’était bien la première fois qu’une intruse montrait à ma personne un peu d’intérêt en effleurant mes cheveux sans m’affronter de front.

Puis, nos regards se sont respectueusement croisés m’obligeant à baisser le mien.

De passage sur mes lèvres, j’ai eu le curieux sentiment qu’une tendresse buccale se signifiait en y déposant un délicat baiser.

J’ai beaucoup aimé cet échange qui m’a laissé coi.

Puis ce fut le tour de cou, l’enlacement des épaules, la séquence rythmique de la poitrine et …… se collant autour de mes jambes, elle atteignit enfin mon piédestal

Vous m’autoriserez à garder au chaud le souvenir de cette tendre caresse sur la partie la plus intime de mon anatomie.

Vous m’en voyez sincèrement désolé.

Je restais ainsi sous l’emprise d’une grande émotion, à regarder cette lumière poursuivre sa curieuse visite.

Lorsque je me suis réveillé, j’étais seul dans l’obscurité.

Je me suis levé afin de regarder par la fenêtre.

Rien !!!

Plus rien !!!

Alors, j’ai refermé définitivement mes persiennes.

Agie, 2016-08-14