Je me souviens de cette ville mais j'en oublie le nom.

La ville s’éveillait et j’en oublie le nom.
Serait-ce plagier que de ressentir au nom de celui ou celle qui a figé sur une feuille à sa mesure quelques notes emportées ?
La ville s’embruinait et j’en oublie le nom.
Serait-ce copier que d’emprunter au nom de la douleur quelques larmes stalactites de fragilité ?
La ville s’éduquait et j’en oublie le nom.
Serait-ce une contrefaçon que la duplication d’une sensibilité incapable de s’ouvrir à l’autre sans filtre ni trucage ?
La ville s’ensoleillait et j’en oublie le nom.
Serait-ce une imposture que de décalquer à son image un hymne dans le respect de l’autre ?
La ville semblait vivre et j’en oublie le nom.
Serait-ce une piraterie que de frémir au son des cloches drainant au travers voix et rus quelques nefs sans voile échouées des courants en manque d’erre ?
La ville s’observait et j’en oublie le nom.
Serait-ce une pâle imitation que de découvrir la lueur de l’autre sans flash ni étincelle ?
La ville s’endormait et j’en oublie le nom.
Serait-ce un pastiche que de prononcer le mot amour avant que naisse l’obscurité ?
Je me souviens de cette ville mais j’en oublie le nom.

Agie 2016-07-31

Merci Monsieur Brel pour ce partage musical